Voir le parfait dans l'imparfait

On se veut parfait dans son corps, à la maison, au travail, avec ses enfants et même avec soi-même. On s’acharne à tout finir, tout organiser, tout contrôler, tout savoir et tout prévoir à l’avance. Et lorsque le temps nous bouscule, on se retrousse les manches et on se lance de plus belle dans cette course effrénée et interminable.

Notre corps se raidit, s’épuise et nous crie d'arrêter le temps d'une pause, mais on se bouche le cœur et on feint de ne pas l’entendre, trop absorbé par la dictature perfectionnisme qui nous rend la vie si dure.

Et pourtant, c’est lorsque son corps crie alerte qu’on est censé tout revoir et s’interroger sur ses priorités :

La qualité de ce que je fais ou la quantité ?

Les moments d’Amour et de complicité que je partage ou l’image que je veux afficher à l’extérieur ?

Les autres/leurs regards ou ma paix et mon bien-être ?

L’erreur fait partie de notre apprentissage. Une tâche non- finie ou fractionnée, mais faite avec soin est mieux appréciée qu’une autre faite à la hâte. Une colère sortie et bien exprimée fait plus de bien à son corps qu’un sourire glacial qui nous coupe de qui on est.

La perfection n’est jamais atteignable. Sa quête se voue souvent à l’échec, car elle n’est pas compatible avec sa nature humaine. C’est une manière d’obtenir la validation de l’autre. C’est aussi le signe qu’on est sévère avec soi et qu’on se traite mal. Le perfectionnisme emprisonne son corps et son âme et freine toute tentative de progresser ou de s'afficher tel qu'on est. C’est une prison dont on doit sortir  pour se sentir plus léger et plus libre.